L’auteur : Fils d’un propriétaire-cultivateur de l’Oise, Georges Avenel (1828-1878) naît dans une famille de tradition humanitaire et anticléricale. Il fait de brillantes études de Droit mais surtout se passionne pour l’histoire de la Révolution française qu’il apprend de Michelet. Ces deux éléments ne sont sans doute pas étrangers à sa participation active à la préparation de la révolution du 24 février 1848. Dès lors, on le retrouve toujours aux côtés de Gambetta : engagé dans la lutte contre le second empire, mêlé aux évènements qui amèneront la constitution du gouvernement de Défense nationale, collaborateur régulier du journal La République Française.

Le livre : « Anacharsis Cloots vint au monde noble Prussien et millionaire. A peine au monde on le fit catholique… mais il vécut selon l’Humanité et mourut pour elle : voilà pourquoi nous racontons son histoire. » Le livre commence ainsi et se trouve justifié dès la première ligne.

Anacharsis Cloots, Orateur du genre humain, c’est-à-dire, selon sa propre définition : « C’est un homme pénétré de la dignité de l’homme ; c’est un tribun qui brûle d’amour pour la liberté et qui s’enflamme d’horreur contre les tyrans ; c’est un homme… qui se dévoue uniquement à la défense gratuite de tous les millions d’esclaves qui gémissent d’un pôle à l’autre… c’est un homme qui s’exile volontairement des foyers qui l’ont vu naître… » Ce qu’il fit.

On le verra devant l’Assemblée Constituante, jacobin extrémiste au Club, proclamant la révolution universelle. Dès que l’Europe coalisée franchira le Rhin, il sera le premier à crier la déchéance du roi. Puis c’est Valmy, la proclamation de la République : Cloots est décrété citoyen français et acclamé à la Convention. Défenseur de « l’idée cosmopolite », il sera victime de la Terreur, de Robespierre qui avec les Hébertistes l’enverra à l’échafaud ; nous sommes en 1794, Cloots a 39 ans.