Entre les deux guerres mondiales, la France est la première démocratie moderne à être confrontée au défi de l’immigration de masse. Ce livre analyse la façon dont les Français et les émigrés ont fait face aux conflits apparus lorsqu’il s’est agi de définir les droits de ces derniers. Il lève le voile sur l’histoire oubliée des inégalités que dissimule l’égalitarisme prôné par la IIIe République et retrace les origines de la politique française actuelle en matière d’immigration.
S’appuyant sur des sources délaissées, ce livre est autant une histoire de l’immigration qu’une chronique de la vie des migrants. Derrière l’apparence d’une législation fondée sur le rejet de toute forme de discrimination, Mary Lewis examine la réalité des droits et des situations vécues. Dans l’entre-deux-guerres comme aujourd’hui, l’intégration dans la société française ne repose pas sur la mise en application de textes où les individus seraient des abstractions. Les immigrés ne sont jamais totalement intégrés, jamais totalement exclus, et encore moins soumis au principe d’égalité. Ainsi l’auteure interroge t-elle avant tout la fragilité de leurs droits et la diversité des cas, d’une personne à l’autre, d’une ville à l’autre. Ce travail est une invitation à comprendre l’immigration de manière pragmatique, à rebours des visions surplombantes que les discours institutionnels, médiatiques et scientifiques ne cessent d’imposer. C’est une réflexion sur le pouvoir et la fragilité des droits dans les sociétés démocratiques.
Traduit de l’anglais par Françoise Jaouën.

Mary Dewhurst Lewis, diplômée de la New York University, enseigne au département d’histoire de l’université d’Harvard. Elle travaille notamment sur les politiques françaises de gestion de l’immigration.

20 pages de photographies et cartes en noir et blanc.