Haïti, 1986-2004 une histoire politique

Éditeur : les Bons caractères

2005 | 1 vol. (XLVII-525 p.) | 20,00 €

Cet ouvrage a été écrit par l’OTR, l’Organisation des Travailleurs Révolutionnaires, une organisation haïtienne faisant partie de l’Union Communiste Internationaliste (trotskyste). C’est l’histoire politique des années 1986-2004 en Haïti, complétée par des textes de la période écrits par l’OTR et par des témoignages sur les événements et les conditions d’existence des travailleurs de la zone industrielle de la capitale haïtienne.
La description de cette période récente est précédée par une introduction relatant l’histoire d’Haïti qui résume en effet celle du capitalisme.

« Haïti a tout subi dans son histoire : l’esclavage, la dépendance coloniale, le "développement du sous-développement" par le pillage systématique des richesses créées sur son sol, détournées vers la bourgeoisie française. Il a connu la monoculture imposée au détriment d’une agriculture de subsistance, et qui détruisit progressivement une nature si riche avant l’ère capitaliste.
Il fut le théâtre d’un des plus puissants soulèvements d’esclaves, le seul qui fut victorieux. Son peuple mena une des premières guerres d’émancipation coloniale. Seuls les futurs États-Unis avaient réussi à se débarrasser d’une domination coloniale avant Haïti, mais dans de tout autres conditions.
Mais Haïti n’échappa pas aux griffes du système de domination capitaliste. Il expérimenta, plus d’un siècle avant d’autres, en Afrique, en Asie ou dans le voisinage antillais, tout ce que la bourgeoisie pouvait faire pour se venger d’un peuple qui espérait se libérer : blocus, isolement économique, puis le noeud coulant de la dette. Il a expérimenté, aussi bien avant l’Afrique, comment une classe privilégiée autochtone, portée au pouvoir par les classes populaires, pouvaient devenir leur ennemi féroce et le serviteur de la bourgeoisie impérialiste.
Depuis des années, non seulement Haïti ne progresse pas, si faiblement que ce soit, mais il recule : recule aussi sa production, recule le système de santé, recule l’approvisionnement en eau, en électricité, recule la satisfaction des besoins les plus élémentaires de la population. Les routes elles-mêmes se dégradent comme se désertifient les mornes et, dans les quartiers populaires, cela fait longtemps que les ordures ne sont pas ramassées, si elles l’ont jamais été. Reculent surtout les conditions d’existence des masses paysannes et celles des classes populaires urbaines. L’appauvrissement d’Haïti, la transformation de ce pays en un camp de concentration pour pauvres, si proche géographiquement, si loin par les conditions d’existence, du plus grand et du plus riche pays capitaliste du monde, les États-Unis, sont la marque de fabrication de tout un système économique. C’est un pays devant lequel le capitalisme bouche tout avenir, tout espoir même. Jusqu’à ce que l’accumulation du désespoir explose en colère... »


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