Au cours du mois de décembre 1941 se produit un des épisodes les plus sombres de l’histoire des Etats-Unis. Yann-Fanch Le Fur y ancre son premier roman avec une application et une implication qui équivalent à un véritable tour de force.
Effectivement, à l’épisode mouvementé du bombardement de Pearl Harbour s’ajoutent les troublantes activités de certains soldats.
L’invention de Germaine Dejean, officier de la police militaire, permet à Yan-Fanch Le Fur une immersion réaliste au cœur de l’armée américaine. Ce policier, originaire de la Louisiane, est arrivé à Hawaï doté d’une expérience de la guerre issue des tranchées françaises en 1917. Il sait que les années à venir ne seront guère plus réjouissantes que celles rencontrées en Europe. Il n’empêche que Germaine Dejean veille sur le casernement des recrues avec humanité jusqu’à la découverte du cadavre d’un jeune noir dont l’assassinat a été camouflé en suicide. Si les témoins, apeurés, se taisent, un certain Hugues, ami de la victime, pourrait subir le même sort.
L’attaque de Pearl Harbour va bousculer les priorités de chacun et montrer combien le racisme larvé se déclenche automatiquement dès lors qu’une guerre éclate, quelque soit son ampleur.
Yan-Fanch Le Fur en fait une éclatante démonstration et offre au passage une palpitante leçon d’histoire.