En mai fais ce qui te plaît

, par Les Nuits Bleues

La librairie est ouverte. On en convient c’est peu de chose que de continuer à ouvrir en ce moment. Et dans le même temps ce n’est pas rien que de donner accès à un espace militant, chose là bien essentielle. Donc dans ce marasme on continue d’être là en veillant les un·es aux autres, c’est-à-dire qu’on veille à ne jamais être trop nombreux·ses, rester masqué·es et faire un maximum de courants d’air. Cela tombe à pic car le plafond du 21 accueille depuis quelques jours une installation de Choun Vilayleck qui ne demande que ça des courants d’air !

On continue d’être ouvert et pendant ce temps-là iels continuent de mettre à sac les libertés publiques, à casser les services publics, etc. Raison de plus pour rester sur nos gardes et s’organiser. S’organiser pour contrer comme on peut cette pandémie. S’organiser pour être présent malgré tout dans la rue ce 1er mai ; nous on y sera et on nous souffle à l’oreille que les copain·ines de L’Étincelle nous réservent une dernière et jolie flamme : lire de petite étincelle naît souvent grand feu.
Rendez-vous à 10h30 Place Imbach !

Pour aider à tout cela, mais aussi à s’évader, à réfléchir, etc., nos étagères ont tout un tas de propositions. De la littérature punk avec Entre néant et un autre de Ratcharge et Double Duce. De la littérature, on va dire plus classique, avec la dernière traduction de 1984 chez Agone ou la nouvelle d’anticipation La machine s’arrête. Des BDs avec entre autres Jamais je n’aurais 20 ans, Lip des héros ordinaires. Toujours en BDs Les Damnés de la Commune, récemment adaptés dans un documentaire diffusé sur Arte. Les 150 ans du soulèvement du peuple parisien (et pas que) oblige : on a aussi plein de bouquins avec La Commune de Paris aux éditions de l’Atelier et La Commune de Louise Michel pour ne citer qu’eux. Dans un autre registre, on saura vous conseiller cette encyclopédie critique de la ville Le Capital dans la cité. On a aussi une grande partie de la collection Précurseur·ses de la décroissance du Passager Clandestin : André Gorz et l’écosocialisme, Günther Anders et nos catastrophes, Simone Weil et l’expérience de la nécessité, etc. Dans le champ du féminisme : le dernier ouvrage de Silvia Federici Une guerre mondiale contre les femmes, Le féminisme ou la mort de Françoise D’Eaubonne ou encore la réédition du manuel féministe Notre corps, nous-même.

A propos d’école et d’éducation, on a été particulièrement enthousiasmé par la lecture de Un hamster à l’école de Nathalie Quintane dont on livre ici un extrait en guise de conclusion :
“ça donne que les profs eux aussi se baladent
deux heures par-ci, quatre heures par là
moi-même je me souviens qu’à Beaufort
dans les années 90
je faisais la moitié vers Angers et l’autre moitié à
Saumur (“ le bastion de l’ordure”, Trust), je
fonçais sur les routes respectables du Maine-et-Loire
un sandwich entre les dents pour arriver pas trop en
retard au bahut suivant.”