Sept naugragés qui se connaissent à peine échouent sur une île peuplée d’oiseaux et de lézards. Dans ce huis clos, une fois dépassé l’enjeu de la survie, ils auront à affronter leurs peurs, les angoisses et la culpabilité transportées avec eux plus sûrement que le goût de revivre loin de leur aliénations.
Écrit par un jeune homme de vingt-trois ans angoissé face à ce monde enlisé dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale (dont l’Europe vient de sortir pour inaugurer la guerre froide) et rêvant d’une humanité solidaire, L’Île des condamnés exprime avec force le drame d’un monde où la fraternité n’est plus même capable de renaître dans le coeur des hommes.
La réédition de ce roman en même temps que son recueil La Dictature du chagrin donne à voir la manière dont Dagerman, du court texte de presse au long roman existentialiste, fouille les états d’âme aux prises avec les rôles sociaux des sociétés modernes.
Postface : Le politicien de l’impossible de Karl Östergren.

Connu en France pour son court texte Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, Stig Dagerman (1913-1954) fut salué dès son premier roman, Le Serpent (1945), comme l’un des espoirs majeurs de la littérature suédoise. Son œuvre mêle écrits littéraires et journalistiques parmi lesquels les romans L’Île des condamnés, L’Enfant brûlé et Ennuis de noces ; le recueil de nouvelles Tuer un enfant, le recueil de textes La Dictature du chagrin et le récit Automne allemand.