
Campagne de 1814
Éditeur : Éditions Champ libre
1972 | 1 vol. (131 p.) | 20,00 €
Traduit de l’allemand par G. Duval de Fraville
L’étude de Clausewitz est divisée d’une manière très méthodique et très claire. L’auteur commence par donner un aperçu général, très aride, très nu, mais très rapide. De ce coup d’œil d’ensemble une fois jeté, Clausewitz passe à la critique proprement dite, où l’on retrouve les grands principes stratégiques qu’il a su le premier mettre en lumière, en les prenant d’ailleurs à Napoléon. « L’objectif, c’est la destruction de l’armée ennemie… Les positions ne sont rien ; ce sont les directions qui sont tout… On doit toujours agir par masses, c’est-à-dire proscrire les détachements ou éviter les opérations secondaires... »
Cette étude est certes un modèle de critique d’un genre peu connu en France, et encore moins pratiqué. La critique, telle que Clausewitz l’entend, n’est pas aisée, parce qu’elle est honnête et point stérile. Elle est empreinte d’une grande bonne foi ; elle vise à instruire le lecteur, jamais à faire briller l’écrivain ; elle ne cache pas la pauvreté du fond sous le brillant d’un style incisif ; elle enseigne moins à rabaisser les gens qu’à les surpasser à l’occasion. Voilà pourquoi, toujours jugement jamais pamphlet, la critique de Clausewitz est féconde, voilà pourquoi « cette étude s’impose à nous pour comprendre le passé et nous préparer à l’avenir ».