Révolutionnaires sans révolution

Auteur·e : Thirion André

Éditeur : Actes sud

1972 | 898 p. | 13,70 €

Elsa aimait Aragon et souffrait qu’il fût ainsi maltraité. Comme Russe elle avait beaucoup mieux compris que ses compagnons l’évolution des esprits et des institutions. Sa finesse et son intuition lui permettaient de deviner les rites à observer, les manières qu’il fallait prendre. Elle n’avait jamais aimé le surréalisme, nourrie qu’elle était de Tourgueniev et de Tchaïkovski, Elle s’étonnait qu’on attachât tant d’importance, à Paris, au Cadavre exquis, à l’écriture automatique, à des problèmes de forme qu’elle ignorait d’autant plus qu’elle avait tout à découvrir, ce qu’elle ne manqua pas de faire plus tard. Pour elle, Breton était injuste, exigeant, partial, dominateur. Si Char, Eluard, Crevel, Sadoul, moi-même avions été petit à petit sensibles au charme d’Elsa, à sa peau et à ses taches de rousseur, pour Breton elle avait toujours été le contraire d’une femme. " Breton détruira Louis " me dit-elle plusieurs fois. A quoi aboutissaient les scrupules, les enfantillages des surréalistes ? A la misère. Ne voyait-on pas que le surréalisme ne menait à rien, qu’il était en dehors de tout, qu’il ne servait qu’à l’amusement de quelques snobs lesquels, en retour, étaient bien décidés à laisser les surréalistes sécher sur pied ?


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